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Indycar : les droits de douane pourraient avoir un impact

Suspendus pour 90 jours, les droits de douane décidés par Donald Trump pourraient avoir de fâcheuses conséquences sur l’Indycar s’ils étaient finalement appliqués. En cause, le fait que le paddock a une couleur très européenne avec par exemple les DW12 fabriqués en Italie par le fournisseur de châssis Dallara.

Donald Trump prend d’abord des décisions, avant de réfléchir à leurs conséquences. C’est la particularité de sa personnalité. Le 2 avril dernier, le président américain a annoncé une série de droits de douane contre une soixantaine de pays dans le monde. Il a fixé une taxe minimum de 10% sur tous les produits entrant aux États-Unis, puis a ajouté des surtaxes pour certains pays. Ainsi, le Cambodge a pris 49%, le Vietnam 46%, la Chine 34%, l’Inde 26% et l’Union européenne 20%.

Donald Trump a mis une pause à sa folie tarifaire

Mercredi 9 avril, Donald a finalement suspendu pour 90 jours ces droits de douane supplémentaires, sauf pour la Chine qui prend désormais 155% après la riposte tarifaire de Pékin (125% sur les produits américains). L’empire du milieu a toujours été la grande hantise du dirigeant républicain, depuis son premier mandat au cours duquel il avait déjà engagé une guerre commerciale contre le géant asiatique. Comme il s’agit d’un gel, ces surtaxes pourraient rentrer en vigueur dans trois mois selon les humeurs du moment de Trump. En cas d’application effective, elles bouleverseraient le commerce international, et plus largement l’économie mondiale.

Le châssis DW12 de l’Indycar conçu par Dallara en Italie

Mais ces tarifs douaniers toucheront aussi le monde du sport, notamment le sport automobile. L’Indycar, en particulier, pourrait être secoué. En effet, la plupart des pièces détachées des voitures utilisées lors de cette course sont fabriquées en Europe. D’abord le châssis DW12, qui est conçu par Dallara en Italie, même si une partie de l’assemblage est réalisée à Speedway, dans l’Indiana. L’usine américaine apporte des contributions mineures.

Les jantes fabriquées en Allemagne, le moteur de l’unité hybride aux Pays-Bas

Si le châssis, véritable base des monoplaces d’IndyCar, vient d’Europe, c’est aussi le cas pour la plupart des pièces annexes. Ainsi, les jantes, sur lesquelles sont montées les pneus Firestone, viennent d’Allemagne (BBS) et d’Italie (OZ). Le moteur électrique de l’unité hybride, lui, arrive des Pays-Bas (Empel), tandis que les pièces en titane qui servent de base au Halo sur lequel on monte l’Aeroscreen proviennent d’Autriche (Pankl). On peut ajouter à la liste les amortisseurs, made in Canada, et les échappements produits au Royaume-Uni. Toute la logistique est donc internationale.

Les équipes de l’Indycar se retrouveront en difficulté

Dallara fournit également des châssis en IMSA et s’occupe du développement du châssis de nouvelle génération prévu pour 2027. L’entreprise française Oreca devrait également apporter sa contribution sur ce projet. Si Donald Trump appliquait ses droits de douane après sa pause de 90%, toutes ces pièces prendraient une surtaxe de 20%. Les fabricants devraient alors répercuter les surcoûts sur les pièces envoyées aux États-Unis afin d’amortir les pertes. Ainsi, ce sont les équipes, déjà au budget limité, qui se retrouveront en difficulté.

Un impact prévu à long terme sur l’Indycar

Ed Carpenter, dont l’équipe est en Indycar depuis 2012, affirme toutefois qu’il n’y aura pas d’impact à court terme. Il relève qu’une grande partie de ce que font les équipes est déjà planifié en début de saison. « Dans de nombreux cas, lorsque nous nous préparons pour Indy (prévu en mai), nous avons constitué un stock qui sera utilisé tout au long de l’année », a déclaré le dirigeant. Ed Carpenter estime donc que les équipes sont quelque peu protégés dès le départ, parce que leurs cycles budgétaires sont un peu plus avancés sur les achats. Mais sur le long terme, ajoute t’il, les droits de douane pourraient effectivement faire mal.