Compétitions féminines : bientôt un prélèvement buccal pour savoir si une athlète est une femme biologique

La Fédération internationale d’athlétisme (FIA) a annoncé mardi 25 mars avoir approuvé l’instauration d’un test de prélèvement buccal pour déterminer le genre d’une athlète. Cette mesure serait un moyen très important de créer de la confiance et de maintenir l’équité dans les compétitions féminines. Mais elle pourrait encore faire beaucoup parler.
Certains défenseurs des droits ne devraient pas aimer cette décision. La Fédération internationale d’athlétisme (FIA) a annoncé mardi 25 mars avoir approuvé l’instauration d’un test de prélèvement buccal pour déterminer si une athlète est biologiquement une femme. Cette mesure serait un moyen indispensable de créer de la confiance et de maintenir l’intégrité ainsi que l’équité des compétitions féminines.
Le prélèvement buccal choisi après une large consultation
Selon Sebastian Coe, qui préside World Athletics, « c’est important de le faire parce (…) qu’il ne s’agit pas seulement de parler de l’intégrité du sport féminin, mais de la garantir ». Il a précisé que la décision du conseil de World Athletics a été prise après une large consultation. Les participants auraient tous reconnu qu’elle est incontestablement la voie à suivre. Sebastian Coe assure que ce test buccal n’est pas considéré comme étant trop intrusif.
Peut-être une introduction aux championnats du monde de Tokyo
Le patron de World Athletics ne sait pas encore exactement quand cette règle sera introduite. Mais il s’attend à ce qu’elle soit mise en place pour les championnats du monde de Tokyo, prévus du 13 au 21 septembre. Cette courte échéance laissera peu de temps pour peaufiner les détails logistiques et former les équipes chargées des tests. Mais elle semble avoir été fixée pour mettre fin au plus vite à des injustices et protéger l’avenir du sport féminin, alors que celui-ci fait face à l’intrusion d’athlètes transgenres.
Le prélèvement buccal intervient dans un contexte de débat public autour des règles précédentes
Pour rappel, le prélèvement buccal se fait à l’aide d’un coton tige. Il permet d’analyser l’ADN d’un athlète par la salive pour confirmer son sexe biologique. Contrairement aux tests sanguins ou hormonaux, il est perçu comme plus rapide et moins intrusif. Par ailleurs, cette méthode offrirait des résultats fiables. Tous ces éléments ont convaincu le comité de World Athletics. Notons que ce choix du prélèvement buccal intervient dans un contexte de débat public. Les règles précédentes, basées sur le contrôle des taux de testostérone, ont été vivement critiquées.
La CEDH a reconnu une discrimination envers Semenya
A cause de ces techniques, certaines athlètes présentant des différences de développement sexuel (DSD) devaient suivre un traitement hormonal pour concourir dans la catégorie féminine. La Sud-africaine Caster Semenya, notamment, en a fait les frais. Depuis 2018, elle est privée de compétitions pour ne pas s’être pliée à cette règle. Bien que ses avocats et des défenseurs des droits ont évoqué une discrimination et une violation de sa vie privée la décision demeure. Saisie dans les débuts, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé en 2023 que l’athlète avait effectivement été victime de discrimination et d’une violation de sa vie privée. Mais elle n’a pas pu invalider le règlement de World Athletics, qui a saisi l’instance d’appel de cette cour.
Le prélèvement buccal vise les athlètes transgenres
Le comité de World Athletics a admis que les règles de DSD étaient discriminatoires. Mais il a estimé qu’une telle discrimination est un moyen nécessaire, raisonnable et proportionné pour l’équité sportive dans certaines épreuves. Pour les défenseurs de Semenya, cet argument est ridicule. Selon eux, c’est comme si on disqualifiait un basketteur à cause de sa grande taille ou un joueur d’échecs parce qu’il a un QI plus élevé. Mais le test buccal ne vise pas les athlètes hyperandrogènes, reconnues comme femmes. Il s’attaque plutôt aux athlètes transgenres, qui suscitent des débats dans d’autres sport comme la boxe et la natation féminines.