Amandine Mengin, l’étoile vosgienne qui monte dans le biathlon français

À seulement 20 ans, la jeune biathlète Amandine Mengin s’est imposée comme l’une des révélations de l’hiver, accumulant les podiums et décrochant une place en Coupe du monde. Retour sur une ascension éclair après des débuts compliqués.

Des Vosges à la Coupe du monde en une saison

À seulement 20 ans, Amandine Mengin réalise une ascension impressionnante dans le monde du biathlon. Originaire du massif des Vosges et licenciée au club de la Bressaude, la jeune athlète a connu une progression fulgurante cet hiver, passant rapidement des compétitions juniors à la Coupe du monde. Gérard Dumaine, président de son club, ne cache pas sa fierté, mettant en avant les performances remarquables de cette athlète prometteuse.

Une révélation après deux années difficiles

Le parcours d’Amandine n’a pourtant pas toujours été rose. Après avoir décroché une médaille de bronze lors du Festival olympique d’hiver de la jeunesse européenne en 2022, elle traverse deux saisons très compliquées, enchaînant des résultats frustrants. « C’était horrible, j’étais constamment en remise en question », confie-t-elle, évoquant ces années où performance au tir et vitesse à ski semblaient incompatibles.

Un travail approfondi avec son préparateur mental depuis quatre ans lui a permis de prendre du recul, se recentrer sur des objectifs plus réalistes et reprendre confiance. « C’était des montagnes russes émotionnelles », explique la biathlète, soulignant l’importance de relativiser ses échecs.

Des podiums à la pelle en IBU Cup

L’hiver 2024-2025 marque un véritable tournant pour Mengin. D’abord en Junior Cup, puis rapidement promue en IBU Cup grâce à d’excellents résultats en début de saison à Ridnaun (Italie), elle enchaîne les succès. Dès sa première course en IBU Cup à Arber (Allemagne), elle s’impose sur le sprint avec un tir parfait (10/10). « Mon objectif était simplement de me faire plaisir, un top 10 c’était déjà du champagne », raconte-t-elle.

Finalement, elle termine quasiment toutes ses courses dans les six premières, accumulant bouquets et médailles. Aux Championnats du monde juniors à Östersund (Suède), elle rafle quatre médailles dont un titre en relais féminin, ainsi qu’un petit globe en individuel.

Oslo, la découverte au plus haut niveau

Grâce à ces résultats exceptionnels, Amandine Mengin décroche une sélection nominative pour l’ultime étape de Coupe du monde à Oslo, temple historique du biathlon. Elle y rejoint un groupe très relevé de huit autres françaises, dont Julia Simon et Paula Botet. Son objectif : entrer dans les 60 premières du sprint pour participer à la poursuite. « Un sprint-poursuite, c’est plus fun qu’un sprint seul », confie-t-elle avec enthousiasme.

Bien qu’un peu stressée par cette grande première, elle conserve sa bonne humeur habituelle, tentant de détendre l’atmosphère avec des blagues avant le départ. Un trait de personnalité apprécié, même si « tout le monde n’est pas réceptif dans ces moments-là », avoue-t-elle en riant.

Chambéry pour viser plus haut

Consciente des défis futurs, Amandine Mengin a choisi de quitter ses Vosges natales pour s’installer à Chambéry. Étudiante en STAPS à Grenoble, elle profite d’un emploi du temps aménagé lui permettant de concilier efficacement sport et études. Ce choix stratégique lui assure également des conditions d’entraînement optimales toute l’année à La Féclaz, contrairement aux installations limitées des Vosges. « Être pensionnaire à La Bresse, c’est beaucoup d’adaptation. On manque d’infrastructures », précise-t-elle.

Faire sa place dans un collectif ultra-compétitif

Mengin sait que le plus dur est encore devant elle. Le niveau exceptionnel du biathlon féminin français, avec seulement six places disponibles en Coupe du monde, crée une pression constante. « C’est celle qui s’accrochera le plus longtemps qui réussira. On espère juste que ce n’est pas nous qui craquerons », explique-t-elle avec lucidité.

Son objectif reste simple mais ambitieux : réussir pleinement dans tout ce qu’elle entreprend. Que ce soit sur les skis ou peut-être un jour en tant que professeure des écoles, elle vise avant tout à s’épanouir. Aujourd’hui, Amandine Mengin a déjà prouvé qu’elle avait tout d’une future grande championne du biathlon français.