L’État injecte 362 millions d’euros dans l’organisation des JO d’hiver 2030

C’est depuis Costa Navarino, en Grèce, que Marie Barsacq, ministre française des Sports, vient de confirmer l’engagement financier majeur de l’État français en faveur des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2030, qui se tiendront dans les Alpes françaises. Devant les membres du Comité international olympique (CIO), la ministre a annoncé une contribution de 362 millions d’euros au budget du Comité d’organisation (Cojop), estimé à deux milliards d’euros. Cette enveloppe vient compléter les 100 millions d’euros déjà promis par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Ce geste constitue une étape décisive vers la signature tant attendue du contrat hôte olympique par le CIO, huit mois après que les Alpes françaises eurent été officiellement désignées pour accueillir ces Jeux d’hiver, le 24 juillet dernier.
Le CIO attendait une garantie
Marie Barsacq était accompagnée d’Edgar Grospiron, ancien champion olympique et ambassadeur actif de cette candidature, pour présenter officiellement la feuille de route détaillée des Jeux de 2030. Lors de cette intervention, elle a précisé que le Premier ministre François Bayrou avait récemment transmis à Thomas Bach, président sortant du CIO, une lettre détaillant la dernière garantie nécessaire à l’officialisation du contrat hôte.
Dans cette lettre consultée par nos soins, François Bayrou confirme que « l’État a arrêté sa contribution à hauteur de 362 millions d’euros », venant ainsi conforter les engagements financiers publics déjà établis, atteignant désormais un total de 462 millions d’euros.
Un modèle économique distinct de Paris 2024
La comparaison avec le modèle économique de Paris 2024 s’impose naturellement, bien que les contextes soient radicalement différents. La contribution publique pour Paris 2024 avait été beaucoup plus limitée : 130 millions d’euros uniquement destinés aux Jeux Paralympiques, sur un budget global de 4,4 milliards d’euros. Les Jeux d’hiver nécessitent, quant à eux, un soutien public plus important en raison de moindres recettes attendues de la billetterie et du sponsoring.
Ainsi, la ministre et les acteurs de la candidature des Alpes françaises insistent sur ce modèle économique particulier, justifiant pleinement l’engagement accru de l’État français pour assurer le succès de l’événement.
Des engagements inscrits progressivement dans la loi
Étonnamment, cette dernière contribution de 362 millions d’euros n’était pas inscrite dans l’article 54 de la loi de finances pour l’année 2025, adoptée le 14 février dernier. Ce texte prévoyait déjà deux garanties majeures : une garantie de 500 millions d’euros en cas d’annulation totale ou partielle des Jeux et une garantie additionnelle de 70 millions d’euros couvrant les emprunts bancaires du Cojop en cas de décalages temporaires de trésorerie.
François Bayrou explique cette absence en évoquant des contraintes dans la préparation et l’adoption de cette loi. Toutefois, il réaffirme la volonté du gouvernement d’honorer pleinement ses engagements en assurant leur intégration dans le prochain projet de loi de finances pour 2026.
932 millions d’euros garantis par l’État
Au-delà des montants directement versés au Comité d’organisation, la garantie financière totale apportée par l’État à l’organisation des Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises atteint 932 millions d’euros. Un chiffre impressionnant qui témoigne de l’importance stratégique que revêt cet événement pour la France, tant sur le plan sportif que diplomatique et économique.
Par ailleurs, François Bayrou souligne que son gouvernement s’engage également dans une démarche rigoureuse de contrôle budgétaire et de fiabilisation des dépenses, à travers les deux entités nouvellement créées pour ces Jeux : le Cojop Alpes françaises 2030 et Solideo 2030, établissement public chargé des infrastructures.
Une loi olympique présentée avant l’été
En parallèle de ces garanties financières, Marie Barsacq a également annoncé que le projet de loi olympique sera présenté devant le Parlement « avant l’été ». Ce texte visera à cadrer juridiquement l’organisation des Jeux, à sécuriser les engagements financiers et à faciliter la coordination entre les nombreux acteurs impliqués.
Avec cette annonce majeure de soutien financier de l’État, les Alpes françaises franchissent donc la dernière grande étape avant la signature officielle du contrat hôte olympique, ouvrant pleinement la voie à l’organisation réussie et attendue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030.