L’escrime thérapeutique : quand le sabre devient un outil de guérison et d’espoir

À Abbeville, une initiative originale mêlant escrime et reconstruction personnelle vient de bénéficier du précieux soutien d’Alexandra Lamy. Actrice et réalisatrice reconnue pour son engagement en faveur des femmes victimes de violences, elle porte haut ce combat depuis la sortie de son téléfilm « Touchées », qui aborde précisément la thématique de la guérison par l’escrime. C’est dans ce contexte qu’elle s’est rendue à dans la ville mardi dernier afin de promouvoir une activité encore méconnue mais riche en bienfaits : l’escrime thérapeutique.
L’escrime, une arme pacifique contre les blessures invisibles
L’escrime thérapeutique, c’est avant tout permettre aux femmes ayant subi des violences physiques ou psychologiques de se réapproprier leur corps et leur confiance en soi. À travers le maniement du sabre, elles réapprennent à maîtriser leurs gestes, à exprimer leur énergie contenue et à renouer progressivement avec leur corps. Le club d’escrime d’Abbeville espère justement créer une section spécialement dédiée à cette pratique. Son entraîneur, Corentin Caillet-Duvollet, diplômé d’état, s’investit pleinement pour que ce projet prenne enfin son essor.
L’initiative est particulièrement ouverte : elle ne se limite pas aux victimes de violences conjugales mais vise aussi les femmes en convalescence après une maladie ou un traumatisme profond. Malgré cette volonté, le projet tarde encore à prendre son envol, faute notamment d’un groupe initial suffisamment étoffé. Pourtant, l’activité est entièrement gratuite et le matériel nécessaire entièrement neuf.
Alexandra Lamy : un soutien précieux pour une discipline encore peu connue
En venant à la rencontre du club abbevillois, Alexandra Lamy apporte une visibilité essentielle. Sa notoriété et son engagement sincère permettent d’attirer l’attention des pouvoirs publics, des potentiels participants et d’autres soutiens. Accueillie chaleureusement par les membres du club, elle n’a pas hésité à enfiler la tenue d’escrimeuse pour expérimenter personnellement quelques exercices, sabre en main.
La présence bienveillante de l’actrice encourage également l’implication d’autres personnalités locales, comme Dominique Élin. Cette ancienne championne du monde de fleuret, aujourd’hui directrice du lycée Saint-Pierre à Abbeville, soutient activement le projet, facilitant ainsi la connexion avec des jeunes élèves qui pourraient s’impliquer bénévolement.
Retrouver l’équilibre par le sport
Si l’escrime thérapeutique séduit de plus en plus, c’est parce qu’elle résonne parfaitement avec les défis posés par la reconstruction après des violences. Contrairement à d’autres sports, l’escrime permet une réappropriation corporelle douce, progressive, et surtout symbolique : on apprend à défendre son espace personnel, à retrouver une posture d’assurance face à l’autre, sans agressivité.
À Abbeville, les jeunes escrimeurs jouent un rôle central dans l’accueil des nouveaux pratiquants, en les initiant avec patience et pédagogie aux gestes précis et sécurisés de ce sport noble. L’objectif est double : transmettre leur passion, mais surtout participer activement à un processus de guérison collective, en apportant soutien et bienveillance à celles qui découvrent l’activité.
L’espoir d’une reconnaissance durable pour le club d’Abbeville
Le club d’Abbeville espère désormais que la venue d’Alexandra Lamy agira comme un véritable catalyseur pour ce projet ambitieux et nécessaire. Grâce à la médiatisation qu’elle apporte, les organisateurs espèrent obtenir le soutien financier et institutionnel indispensable pour pérenniser cette initiative sur le long terme.
Plus qu’une simple discipline sportive, l’escrime thérapeutique apparaît aujourd’hui comme une véritable bouée de sauvetage émotionnelle, offrant un cadre sécurisant pour retrouver dignité, confiance et liberté intérieure. Alexandra Lamy, par son implication personnelle, contribue grandement à faire évoluer le regard sur ces pratiques innovantes et à sensibiliser largement l’opinion publique à une cause essentielle : la lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes.
Son engagement ne fait que confirmer une évidence : l’escrime peut être bien plus qu’un sport, devenant, pour celles qui s’y essaient, un puissant symbole de renaissance.