NBA : la pression tout-terrain se généralise
Alors qu’elle était jusqu’alors réservée aux situations d’urgence en NBA, la pression tout-terrain commence à se généraliser. En ce début de saison, les Pacers et les Blazers, notamment, se servent davantage de cette stratégie pour déstabiliser leurs adversaires. Mais cette tendance va-t-elle s’inscrire dans la durée ?
En NBA, la pression tout-terrain a quasiment toujours été réservée aux situations d’urgence, en fin de match, quand une équipe joue son va-tout pour renverser l’avantage. Cette stratégie n’intéressait pas vraiment les coachs, qui pensaient que les joueurs étaient trop techniques pour se laisser déstabiliser par un fort pressing sur tout le terrain.
Les Indiana Pacers et les Trail Blazers ont misé davantage sur la pression tout-terrain la saison dernière
Mais depuis une poignée d’années, la réflexion a considérablement évolué, comme le constate Mike Shearer, qui s’appuie sur les chiffres de Synergy Sports. Entre 2008, début de l’analyse des matchs par Synergy Sports, et l’année dernière, une seule équipe avait débuté plus de 5% de ses possessions défensives en pression tout-terrain. Il s’agit des Hornets, pendant la saison 2020-2021. En 2023-2024, les Indiana Pacers et les Trail Blazers ont dépassé ce seuil. Portland, en particulier, a atteint le taux 7.2% !
Les Blazers ont fait monter le curseur plus haut
Mike Shearer avais prédit que cette saison, les Blazers franchiraient la barre des 10 %, grâce à des éléments mobiles comme Toumani Camara. Ils ont encore haussé le curseur à 12%. Juste derrière se trouvent les Nets de Brooklyn, avec 11.5%. Les Pacers arrivent en troisième position, avec un pourcentage historiquement élevé de 8,4 %. Indiana avait déjà utilisé tout le terrain sur près d’un quart de leurs possessions lors des playoffs de la saison dernière.
22 des 30 équipes de la ligue exercent une pression plus importante cette saison
Au total, six équipes exercent un pressing tout-terrain plus de 5 % du temps cette année dans la Grande Ligue. Aussi, 22 des 30 franchises mettent une pression plus importante cette saison que la dernière. C’est de loin le niveau de pression le plus élevé jamais observé depuis que Synergy Sports publie ses statistiques. Cette montée en intensité prouve que la pression tout-terrain se généralise dans la ligue américaine. Comment expliquer cette tendance ?
La pression tout-terrain, l’apanage des faibles en défense ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord noter que cette stratégie est surtout utilisée par des équipes plus faibles sur le plan défensif. Comme les Raptors (28e défense à l’efficacité), les Nets (26e), les Pacers (23e) et le Heat (18e). Ces équipes cherchent à compenser leurs limites sur jeu placé en provoquant des pertes de balle en amont. Elles veulent aussi empêcher la mise en place des systèmes adverses, afin justement de court-circuiter l’attaque à temps.
Une révolution sous l’impulsion de managers européens
Néanmoins, on peut relever que les Blazers (15e) et les Grizzlies (5e) utilisent aussi la pression tout-terrain sur plus de 5% de leurs possessions défensives en ce début de saison. Ce n’est donc pas l’apanage des plus faibles défenses. Le recours à cette stratégie s’inscrit dans une transformation globale du jeu en NBA, sous la houlette de managers européens comme le Serbe Darko Rajakovic (Raptors) et l’Espagnol Jordi Fernandez (Nets). Ces coachs souhaitent même en faire une partie de l’identité de leur formation.