Jannik Sinner au cœur d’un scandale de dopage
L’Italien de 23 ans, numéro un mondial du tennis, a été blanchi après deux contrôles positifs à un stéroïde anabolisant. Les coulisses de l’affaire gardée secrète durant plusieurs mois, laissent dubitatifs les acteurs de la balle jaune.
La joie d’avoir remporté le Master 1000 Cincinnati lundi 19 août aura très vite laissé la place à une certaine contrariété de la part de Jannik Sinner. Le tennisman de 23 ans devenu numéro un mondial du classement ATP, se trouve dans une posture délicate après la révélation ce mardi, d’une enquête antidopage le concernant.
Dans un communiqué publié sur ce site, l’International Tennis Integrity Agency (ITIA), l’organisation responsable de la sauvegarde de l’intégrité du tennis professionnel dans le monde, révèle que le joueur italien a été jugé non-responsable de la présence de clostébol dans son organisme.
Il s’agit d’un stéroïde plus faible que d’autres produits dopants, pouvant cependant aider à développer la masse musculaire et participer au processus de récupération après un entraînement intense. De quoi permettre aux athlètes de s’entraîner plus durement.
Deux tests positifs
Selon ITIA, l’affaire remonte à mars dernier, en marge du tournoi d’Indian Wells en mars. Après un premier test positif à la date du 10, un deuxième contrôle effectué cette fois-ci hors compétition, conduit huit jours plus tard, a confirmé les résultats du précédent.
Soit respectivement 76 picogrammes et 86 picogrammes par millilitre. Un picogramme équivalant à un trillionième de gramme. Sinner a toutefois brandi l’argument de la contamination accidentelle due à l’application sur sa peau d’un spray en vente libre en Italie entre autres et contenant du clostébol par son kiné.
« Le kinésithérapeute a soigné Jannik et son manque de précaution conjugué à diverses petites blessures sur le corps du joueur, ont entraîné la contamination », a conclu l’enquête, précisant que le kiné « n’a pas vérifié le contenu du spray ni vu que le « clostebol » était présent sur l’étiquette.
Tollé et circonspection
Alors que la décision de blanchir Sinner est confortée par les observations d’un expert scientifique indiquant que les faibles quantités détectées, quelle qu’en soit l’origine, n’auraient pas pu eu d’effet dopant sur le joueur, le monde du tennis reste circonspect.
Beaucoup s’interrogent notamment sur le silence autour de cette procédure qui aura tout de même duré cinq mois. « Faut peut-être arrêter de nous prendre pour des cons non ? », a twitté le Français Luca Pouille.
« En termes d’image et de transparence c’est… lunaire », a déclaré pour sa part, toujours sur X, le compte « Service Volée », analyste du tennis.
L’Australien Nick Kyrgios a lui été plus cinglant. « Ridicule – que ce soit accidentel ou planifié. Vous êtes testé positif à deux reprises à une substance interdite (stéroïde)… vous devriez être suspendu pendant 2 ans. Votre performance a été améliorée. Une crème pour massage… Ouais c’est ça », a-t-il asséné.