Tennis : réflexion autour des matchs tardifs
Le débat autour des matchs joués jusqu’au bout de la nuit, notamment chez les hommes en Grand Chelem, a pris de l’ampleur cette semaine en marge de l’Open d’Australie.
Au tennis, il n’y a rien d’inhabituel à un match qui dure quatre ou cinq tours d’horloge. Cela suppose généralement un combat serré entre deux joueurs qui se rendent coup pour coup sur le court. Au grand bonheur du public, ravi d’en avoir pour son argent.
Après tout, personne n’aimerait vraiment assister à une rencontre expéditive pliée en deux ou trois heures, d’autant plus dans les tournois de Grand Chelem (GC) considérés à raison comme le saint Graal du tennis.
Malheureusement, produire un tel spectacle peut parfois s’avérer trop exigeant pour les joueurs, surtout lorsque le match se déroule lors de la traditionnelle « night session » (session nocturne) si chère aux GC.
« C’est épuisant »
Notamment à l’US Open et à l’Open d’Australie (OA) où les sessions nocturnes – composées de deux matchs – ne commencent pas avant 19 heures, heure locale. Les hommes en l’occurrence appelés à se départager en GC au meilleur des cinq sets paient un lourd tribut. Car il n’est pas rare que le match se termine au petit matin du jour suivant.
Dernier exemple en date, le choc de deuxième tour de l’OA cette semaine entre l’Australien Thanasi Kokkinakis et l’Écossais Andy Murray. Un combat de 5h45 minutes qui a pris fin au-delà de quatre heures du matin, laissant le dernier, vainqueur dans un état physique pas idéal pour jouer à nouveau moins de 48 heures plus tard.
« Vous avez tellement d’adrénaline. Il est incroyablement difficile de se détendre et de le faire quotidiennement sept fois pour gagner un Grand Chelem. C’est épuisant », avait déclaré l’Australien Nick Kyrgios à cet effet il y a quelques semaines dans propos cités par le New York Times.
Unanime opposition
Cette position unanimement partagée sur le circuit appelle à un changement d’approche. L’une des solutions qui reviennent le plus concerne un changement d’horaire. Beaucoup préconisant d’avancer le début des matchs de la night session afin d’éviter que le jeu se prolongé indéfiniment.
Mais les considérations commerciales avec les diffuseurs ne donnent pas une grande marge de manœuvre aux organisateurs des tournois concernés. Et la session nocturne programmée à 19h puis à 22 heures (en théorie) obéit à des au principe de l’égalité entre sexes.
Faire arrêter les matchs à une certaine heure pour continuer le lendemain comme c’est le cas au tournoi londonien de Wimbledon n’est pas du goût des joueurs. Pas plus que la réduction du temps entre les points.