La Géorgie frappe plus fort à la porte du Tournoi des 6 Nations
Après sa victoire retentissante contre le Pays de Galles, samedi dernier, la Géorgie revendique à nouveau son intégration au Tournoi des 6 Nations. Elle est plus que jamais convaincue qu’elle doit prendre la place de l’Italie, qui ne gagne plus.
Une série de 32 défaites pour l’Italie
La Géorgie a créé la surprise le samedi 19 novembre en battant le Pays de Galles (12-13) chez lui au Principality Stadium de Cardiff. Il s’agit de sa première victoire face à cette grande nation du rugby. Cette prouesse s’ajoute à celle contre l’Italie (28-19) à l’été dernier. En quelques mois donc, la République du Caucase inflige des défaites à deux membres du Tournoi des 6 Nations, qui comprend également l’Angleterre, l’Écosse, la France et l’Irlande.
Après leur dernier exploit face au Pays de Galles, les dirigeants géorgiens ont remis sur la table l’intégration de leur pays au Tournoi des 6 Nations. Cela en remplacement de l’Italie qui enchaînes les défaites. La Squadra Azzurra a enregistré 5 défaites sur 5 matchs lors de la dernière édition. Elle reste d’ailleurs sur 32 défaites consécutives, depuis son apparition en 2000. Par ailleurs, cette équipe n’a jamais bouclé la compétition au-delà de la 4e place.
Aucune rivalité dans le Tournoi des 6 Nations B
Ces mauvaises performances achèvent de convaincre les Géorgiens qu’ils méritent de prendre la place des Transalpins. Ils le pensent d’autant que leur pays semble s’ennuyer dans le Tournoi des 6 Nations B. En effet, les « Lelos » n’ont toujours fait qu’une bouchée de leurs adversaires. L’année dernière, ils avaient battu la Roumanie, après avoir dominé facilement la Russie, le Portugal et l’Espagne. Mieux, leur dernier revers dans cette compétition remonte à 2017. Une courte défaite contre la même Roumanie (8-7).
Mais la Géorgie a été battue par l’Italie à Florence en novembre 2018 (28-17). Une victoire qui permit à la Squadra Azzurra de sauver son honneur. Elle a surtout solidifié son siège pour les années suivantes. Malgré tout, la Géorgie se place devant elle dans le classement World Rugby. Fort de ce rang, l’ex république soviétique pense pouvoir rivaliser avec les plus grandes nations du Vieux continent. « Une ou deux victoires ne vont pas décider de notre futur, nous avons encore beaucoup à travailler pour prouver que nous méritons notre place », temporise Ioseb Tkemaladze.
Pourquoi pas une formule à 7 ?
Le président de la Georgian Rugby Union sait très bien que son pays doit « montrer plus de stabilité, notamment économique ». C’est justement sur ce point que le bât blesse. En effet, la Géorgie n’offre pas une meilleure exposition médiatique que l’Italie, qui attire plus de sponsors et permet d’obtenir plus de droits télé. Conscient de ce handicap, Ioseb Tkemaladze a émis l’idée d’un élargissement du tournoi à 7.
Histoire de contenter tout le monde. Mais cette idée n’enchante pas les organisateurs de la compétition. Ceux-ci préfèrent un tournoi restreint et très relevé… En attendant de faire bouger les lignes, la Géorgie souhaite s’inspirer des grandes nations de rugby pour monter en puissance. Elle a déjà lancé une collaboration avec la Fédération anglaise pour prendre des conseils et développer ce sport sur son territoire.
L’Afrique du sud, le Japon et Fidji sur la liste d’attente
En outre, la Géorgie s’oppose à une intégration de l’Afrique du Sud. Le champion du monde en titre pourrait bel et bien rejoindre la compétition à la place de l’Italie. Les dirigeants de l’hémisphère nord y réfléchiraient sérieusement. Cette intégration des Springboks est d’autant possible que les provinces sud-africaines concourent en URC (ex-Pro 14) depuis 2017.
Aussi, cinq franchises de la nation arc-en-ciel vont jouer la Champions Cup et le Challenge européen à partir de la saison prochaine. Cette participation ne plait pas à beaucoup de clubs, dont ceux du Top 14. « Si l’Afrique du Sud était invitée à notre place, nous réagirions ! », a averti Ioseb Tkemaladze. Le Japon et les Fidji, en dépit de leur distance et de leur exotisme, se présentent également comme des candidats au remplacement de l’Italie.