La Fifa dans l’embarras face aux critiques contre le Qatar
L’instance mondiale du football exhorte les participants au Mondial à ne pas prêter le flanc aux considérations politiques alors que le pays hôte de la compétition est pointé du doigt pour son traitement des homosexuels, celui des migrants étrangers et des femmes entre autres.
La position de la Fifa sur les critiques du Qatar, organisateur de la Coupe du monde, pour son non-respect des droits humains est on ne peut plus claire : « taisez-vous et contentez-vous de jouer ». C’est du moins ce que traduit l’adresse de l’instance dirigeante du ballon rond aux participants à ce rendez-vous footballistique prévu pour commencer le 20 novembre 2022.
La lettre révélée vendredi 4 novembre par le site d’information britannique Sky News convie les 32 nations en compétition au Qatar à se concentrer sur le jeu. « S’il vous plaît, concentrons-nous maintenant sur le football !« , peut-on notamment y lire.
Mondial controversé
« Ne laissez pas le foot être entraîné dans des batailles idéologiques ou politiques », écrivent par ailleurs le président Gianni Infantino et la secrétaire générale Fatma Samoura.
Une allusion aux torrents de critiques qui s’abattent sur l’hôte de la Coupe du monde relativement à plusieurs questions, dont celle des droits humains. Le Qatar est en effet mis à l’index pour son traitement peu amène des travailleurs migrants présents sur son territoire, la criminalisation de l’homosexualité et son peu de considération pour les femmes.
De nombreuses sélections se sont prononcées sur ces sujets. La réaction la plus remarquable étant celle de l’équipe nationale d’Australie qui à travers une vidéo a appelé à l’érection d’un centre pour les travailleurs migrants, la dépénalisation de l’homosexualité et la création d’un fonds d’indemnisation des employés sur les chantiers du Mondial.
Malaise et hypocrisie
Toutes ces réclamations ont été rejetées par les autorités qataries, notamment la création du fonds de soutien aux travailleurs migrants qualifiés de « coup publicitaire » par le ministre du Travail Ali bin Samikh Al Marri.
Parallèlement, la Fifa reste muette à propos des engagements en faveur de l’inclusion pris par plusieurs participants à la Coupe du monde. Ces derniers, dont la Belgique, l’Angleterre et le Pays de Galles ont décidé d’arborer durant la compétition quoi qu’en dise Infantino, le brassard « OneLove » contre toutes formes de discrimination.
C’est dire tout le malaise que traduit cette lettre de la Fifa. L’instance suprême du foot qui a bien banni la Russie pour des considérations politiques (la guerre en Ukraine) préfère manifestement regarder ailleurs s’agissant du Qatar.