La crise russo-ukrainienne met la Fifa sous pression
Alors que les sanctions continuent de tomber sur le sport russe, victime collatérale de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, l’instance dirigeante du football mondial rechigne à faire de même vis-à-vis des Sbornaïa. Mais plusieurs fédérations sont décidées à l’y contraindre.
De nombreuses voix s’interrogeaient encore il y a à peine 24 heures quant à l’attitude à adopter par la Fifa à l’égard de la fédération russe de football et de son équipe nationale du foot après l’invasion de l’Ukraine sur ordre du Kremlin, jeudi 24 février. Une décision lourde de conséquences pour le sport russe en proie depuis à des sanctions en cascade.
Particulièrement réactive face à la situation, l’UEFA a ainsi délocalisé la finale de la C1 de Saint-Pétersbourg à Paris dès le lendemain du début des hostilités russo-ukrainiennes. Le Grand Prix de Russie prévu en septembre a lui été annulé par la Formule 1 dans la même journée. Quant au Comité international olympique, il a exhorté toutes les fédérations « à délocaliser ou annuler leurs manifestations sportives prévues en Russie ou en Biélorussie », alliée de Moscou dans son obsession ukrainienne.
La Fifa fait l’autruche
À cela se sont ajoutées de nombreuses autres actions de représailles prises à l’encontre des intérêts du sport russe à travers le monde. Comme l’abandon par le club allemand Schalke 04 de Gazprom, société gazière russe sponsor de son maillot ou encore la rupture par les Anglais de Manchester United du contrat les liant avec la compagnie aérienne moscovite Aeroflot.
Autant d’actions qui ont dû finalement pousser la Fifa à réagir, dimanche 27 février. Elle a ainsi annoncé que l’équipe russe de football serait contrainte de jouer les barrages du Mondial fin mars, sans bannière, ni hymne et sur terrain neutre pour les rencontres prévues préalablement à domicile. Les Sbornaïa devront par ailleurs se présenter sous le nom de « Fédération russe de football ».
Colère et rejet
Gianni Infantino, patron de la Fifa, espérait sans doute contenter ceux qui le pressaient de réagir à travers ces sanctions. Ce ne fut hélas pas le cas. Car sitôt ces décisions communiquées, la Pologne adversaire de la Russie dans le cadre des barrages du Mondial a réitéré son refus de jouer contre les Sbornaïa. Même décision prise par la Suède et la République tchèque, potentiellement adversaires des Russes au prochain tour. L’Angleterre s’est également ajoutée à cette liste dimanche après-midi.
Entre-temps, la Fédération française de football a laissé entendre qu’elle ne s’opposerait pas à une exclusion de la Russie de la coupe du monde. Infantino irait-il jusque-là ?