Les vélos de contre-la-montre remis en cause par Christopher Froome
Le quadruple vainqueur du Tour de France Christopher Froome a affirmé cette semaine qu’il souhaitait l’abandon des vélos de contre-la-montre. Il pointe la dangerosité d’une épreuve très exigeante, après le récent accident du coureur colombien Egan Bernal. Mais tout le monde n’est pas du même avis que le Britannique.
Froome se rappelle son propre drame
Le 24 janvier dernier, le coureur colombien Egan Bernal (25 ans) a été victime d’un terrible accident qui lui a coûté vingt fractures. Le spécialiste des courses par étapes a percuté un bus dans son pays, alors qu’il s’entraînait avec son équipe d’Ineos-Grenadiers. Cet incident a non seulement relancé le débat sur la sécurité des cyclistes à l’entraînement, mais a également attiré l’attention sur les vélos de contre-la-montre.
Cette semaine, le Britannique Chris Froome (36 ans), quadruple vainqueur du Tour de France (2013, 2015, 2016, 2017) a remis en cause l’utilisation de ces vélos spécifiques. Lui aussi a vu sa carrière brisée par un accident similaire au printemps 2019. Une rafale de vent l’avait projeté contre un mur lors d’un contre-la-montre du Critérium du Dauphiné.
Revenir aux vélos classiques
Sur sa chaîne YouTube, Chris Froome a déclaré que « ces vélos ne sont pas faits pour rouler sur la voie publique ». Mais que les athlètes doivent pourtant le faire pour se préparer aux contre-la-montre. Une épreuve qu’il dit aimer puisqu’elle lui a donné ses plus grands succès. Toutefois, il pense qu’il serait mieux de rouler sur des vélos classiques, délaissés depuis une trentaine d’années. « Qui connaît des routes sur lesquelles vous pouvez rouler pendant une heure dans ces conditions particulières, sans autres usagers, panneaux de signalisation ou feux de circulation ? Cela n’existe pas dans le monde réel. », a souligné le natif du Kenya.
Privilégier le coureur plutôt que la technologie
Christopher Froome souhaite l’abandon des vélos aérodynamiques d’autant que cela rétablirait l’équité dans le cyclisme professionnel. « Il s’agirait alors plus de la qualité du cycliste, moins de la recherche et du développement, de l’aérodynamique et du travail en soufflerie », a renchéri l’ancien d’Ineos qui court aujourd’hui en Israël. Le Britannique aimerait que cette épreuve privilégie davantage le coureur, qui doit battre ses adversaires au chronomètre grâce à de gros efforts physiques. Et comme il s’agit d’un exercice en solitaire, il s’expose évidemment à de violentes rafales de vent qui peuvent le projeter.
Source d’innovation et d’évolution dans le cyclisme ?
Cette sortie de Christopher Froome a fait réagir le monde du cyclisme. Victor Campenaerts, le détenteur du record du monde du contre-la-montre, a contesté l’opinion du quadruple champion du Tour. Pour lui, le contre-la-montre reste une très belle discipline car elle apporte beaucoup d’innovations ». Il pense même que le cyclisme doit son évolution aux vélos de contre-la-montre. « Oui, sur nos routes, leur utilisation est dangereuse, absolument, reconnait-il. Mais si vous faites un entraînement de sprint sur la route, c’est aussi dangereux ».